Le festival Etats d’urgence est un événement
cinématographique biannuel qui présente des oeuvres de fiction et des
documentaires liés par des thèmes politiques. Ces thèmes soulèvent
des questions urgentes qui apparaissent dans les contradictions
rarement mises en cause au sein des sociétés contemporaines. Nous
souhaitons ainsi susciter l’intérêt et stimuler la prise de conscience du
public sur ces problématiques grâce aux échanges qui suivent chacune
des projections et qui construisent une discussion entre le public et
les spécialistes des sujets abordés.
Ca pourrait n’être qu’une définition : entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s’y établir,
généralement pour y trouve un emploi .Ou encore des
chiffres : « 191 millions de migrants dans le monde »,
« 28000 expulsions en France l’année dernière ». Outre sa
formulation en termes de flux ou de « problème »
l’immigration n’est, en premier lieu, qu’un volet du couple
immigration/émigration, manière de rappeler qu’avant
d’arriver dans un pays, il faut en quitter un autre. L’histoire
des migrations a souvent été celle de va-et-vient brouillant
les frontières entre ceux qui viennent travailler et ceux qui s’installent. Dans un monde dont on aime à rappeler qu’il est global, alors que la liberté de circulation des biens et des services est à l’ordre du jour, comment interpréter la fermeture des frontières et la criminalisation de l’immigration ? Il est vrai que les frontières physiques sont plus aisées à passer lorsqu’on a besoin de main-d’oeuvre bon marché. En temps de crise, la frontière se décrit comme assaillie par des « hordes » de migrants.. Aux frontières physiques qu’il faut traverser pour atteindre l’eldorado économique ou politique succèdent des frontières sociales construisant le migrant et parfois ses enfants, comme « autre » : l’étranger, le travailleur, l’immigré.
Après s’être penché sur la répression dans les démocraties,
l’homophobie ou la pauvreté dans l’abondance, le cri du
peuple s’intéresse à l’immigration et à sa représentation au
cinéma. Nous tenterons cette année encore de décortiquer
un enjeu important des sociétés capitalistes
contemporaines, en projetant des films touchant à la
complexité des phénomènes migratoires. La dimension sud-sud
de la plus grande partie des migrations internationales
sera abordée, de même que les débats tenteront de
dépasser l’indignation et l’appel à la morale pour aborder de front ce qui ne tourne pas rond dans nos sociétés entourées et productrices de frontières.
Programme
Mardi 02 juin, 20h30
Avant-première d’Amreeka , Chérien Debis, 2009
Discussion : Cherien Debis (sous réserve), Cécilia Baeza
Mercredi 03 juin, 20h30
Exils, Tony Gatlif, 2004
Discussion : Frédéric Decosse
Vendredi 05 juin, 20h30
Haïti chérie , Claudio Del Punta, 2008
Discussion : Anne Lescot
Samedi 06 juin, 20h30
Golden Door, Emanuele Crialese, 2008
Discussion :Denis Lacorne
Dimanche 07 juin, 20h30
Little Sénégal , Rachid Bouchareb, 2001
Discussion : Audrey Célestine
Lundi 08 juin, 20h30
Vivre au paradis , Boualem Guerdjou, 1999
Discussion : Muriel Cohen
Mardi 09 juin, 20h30
It’s a free world, Ken Loach, 2008
Discussion : Nicolas Jounin