L’objectif central du colloque est de confronter les apports respectifs de la sociologie française et espagnole sur le thème de la précarité, comprise au sens large. Il s’agit en effet de questionner, à un niveau empirique et comparatif, comment la précarité se manifeste dans le vécu, perçu et ressenti des acteurs sociaux ; quels effets elle produit sur le rapport au travail et l’intégration professionnelle, sur la construction des trajectoires sociales, sur l’identité et les cultures du travail, sur la formation des groupes sociaux (jeunes, femmes et hommes, migrants...). On verra également comment la précarité affecte la constitution de collectifs (organisés ou non) ainsi que les mécanismes de résistances, propres à ces collectifs.
Au niveau théorique, on tentera de montrer que la précarité recompose les catégories anciennes d’analyse et de lecture du social et invite à repenser les notions de centralité du travail, de stabilité, de risque, de parcours professionnel... Elle questionne également, sous un jour nouveau, le lien individu/collectif/société, les ressorts de la participation politique, la négociation conjugale, les liens entre les générations.
Le colloque sera ainsi l’occasion de montrer le caractère central de la précarité dans les sociétés françaises et espagnoles (et plus largement en Europe) actuelles et de dépasser la bi-catégorisation classique de l’analyse du processus (flexibilité positive versus précarité saisie comme risque social majeur).
Direction scientifique du colloque :
José CALDERON (GTM-CNRS, Université de Lille 1) : joseange35@hotmail.com
Béatriz CAVIA (CEIC-IKI, Université du Pays Basque) : beacavia@gmail.com
Sabine FORTINO (GTM-CNRS, Université de Paris 10 et Paris 8) : sfortino@u-paris10.fr
Danièle LINHART (GTM-CNRS, Université de Paris 10 et Paris 8) : linhart@u-paris10.fr
Benjamin TEJERINA (CEIC-IKI, Université du Pays Basque) : cjptemob@lg.ehu.es
Renseignements pratiques :
Les communications en espagnol bénéficieront d’une traduction simultanée.
Inscription gratuite mais obligatoire jusqu’au 12 novembre 2008 inclus (nombre de places limitées).
Bulletin d’inscription téléchargeable sur le site : www.gtm.cnrs-bellevue.fr
A renvoyer par mail ou courrier postal à :
Sandra Nicolas,
Genre Travail Mobilités
Université Paris X-Nanterre
Bâtiment K, bureau 206
200 avenue de la République, 92001 Nanterre Cedex.
Tel : 01.40.97.71.33 - email : sandra.nicolas-paris10.fr
Possibilité de se restaurer sur le campus.
Lieu du colloque :
Université Paris X-Nanterre - Maison Max Weber, Bâtiment K, salle des conférences (RDC)
Accès : RER A, arrêt « Nanterre Université »
PROGRAMME
jeudi 20 novembre 2008
9h-18h
9h : Accueil
9h 30-10h : Ce que la précarité nous apprend de la société : Présentation d’une démarche construite de part et d’autre des Pyrénées
José Calderon, Sabine Fortino, Beatriz Cavia et Benjamín Tejerina
10h - 12h 45 : SESSION I - Sphères sociales et contenus subjectifs et objectifs des précarités (sous la présidence d’Isabelle Bertaux-Wiame, sociologue, GTM - CNRS)
Précarités spatiales et urbaines. « Nouvelles » et « vieilles » précarités dans les quartiers historiques des régions métropolitaines : ambivalences et paradoxes
Margarita Barañano (sociologue, Université Complutense de Madrid)
Genre et subjectivité - La précarisation des temps pour les salariées du care
Pascale Molinier (psychologue, CNAM)
Les malaises du temps
Ramón Ramos (sociologue, Université Complutense de Madrid)
Débats et discussions animés par Beatríz Cavia (sociologue, Université Complutense de Madrid CEIC-IKI)
Pause-déjeuner
14h - 17h 30 : SESSION II : Précarité et centralité du travail : de la précarité de l’emploi à la précarité du travail (sous la présidence de Benjamín Tejerina, sociologue, Université du Pays Basque, CEIC-IKI)
Travail « modernisé » et précarisation subjective
Danièle Linhart (sociologue, GTM-CNRS, UPX)
La précarité professionnelle en Espagne : une affaire de femmes ?
Teresa Torns (sociologue, Université Autonome de Barcelone)
Sortir de soi : le rôle du travail pour les précaires
Yves Clot (psychologue, CNAM)
Gouvernance européenne sans gouvernement : la dépolitisation du travail
Amparo Serrano (psycho-sociologue, Université Complutense de Madrid)
Débats et discussions animés par Helena Hirata (sociologue, GTM-CNRS, IRESCO)
Vendredi 21 novembre 2008
9h30-18h
9h 30 - 13h : SESSION III - Stratégies et pratiques de résistance : l’action collective formelle et informelle des précaires (sous la présidence de Sabine Fortino, sociologue, GTM, UPX)
Les jeunes de la communauté urbaine de Madrid : rapport au travail et syndicalisme
Pablo López Calle (sociologue, Université Complutense de Madrid)
Les syndicats français à l’épreuve de l’organisation des précaires : retour sur des expériences significatives
Sophie Béroud (politologue, Université de LyonII, Triangle)
Contestations intérimaires de Paris à Chicago : paradoxes des résistances informelles, limites des résistances formelles
Sébastien Chauvin (sociologue, Centre Maurice Halbwachs) et Nicolas Jounin (sociologue, CSU, Université Paris-8)
La précarité : des relations sociales à la mobilisation sociale
Béatriz Cavia, María Martínez, Andrés G. Seguel et Benjamín Tejerina (Université du Pays Basque, CEIC)
Débats et discussions animés par Paul Bouffartigue (sociologue, LEST-CNRS, Université d’Aix en Provence)
Pause-déjeuner
14h - 17h 45 : SESSION IV - La centralité de la précarité : au croisement des différents rapports sociaux (sous la présidence de A. G. Seguel, sociologue, Université du Chili, CEIC)
Précarité et modèles de consommation : la société « low cost »
Luis Enrique Alonso (sociologue et économiste, Université Autonome de Madrid)
Les Mileuristas de part et d’autre des Pyrénées
Louis Chauvel (sociologue, IEP Paris)
Les destins d’enfants d’ouvriers maghrébins à l’épreuve du chômage des pères et de la précarité familiale
Stéphane Beaud (sociologue, ENS, Centre Maurice Halbwachs)
La précarité des immigrés en Espagne : la construction de la fragilité d’un nouveau Sujet
Lorenzo Cachón (sociologue, Université Complutense de Madrid)
Précarité et rapports sociaux de sexe
Danièle Kergoat (sociologue, GTM-CNRS)
Débats et discussions animés par Juan José Castillo (sociologue, Université Complutense de Madrid)