La problématique « gender and trade unions » existe depuis plus de vingt ans dans le champ des relations industrielles anglais, alors qu’en France, ce thème a été laissé relativement en friche après les travaux pionniers, entre autres, de Margaret Maruani et Chantal Rogerat dans les années 1970. Sous l’impulsion des évolutions législatives, la question de l’égalité professionnelle dans le monde du travail a resurgi récemment et contraint les syndicats à s’en (re)saisir. En France, malgré ce contexte fortement incitatif, les syndicats, y compris ceux qui ont été à l’avant-garde de la prise en charge des revendications féminines, peinent à porter politiquement ce dossier et à le décliner concrètement en interne et dans le champ de la négociation collective. En Angleterre en revanche, en lien avec un champ académique dynamique, la plupart des organisations syndicales se sont activement saisies des « equality issues », notamment sous l’angle des inégalités salariales et dans une stratégie de re-syndicalisation. Ce colloque vise à faire connaître en France la richesse des recherches menées en Angleterre et à les mettre en discussion avec des travaux récents français menés par des économistes, historiennes ou sociologues du genre.
Le colloque porte sur deux dimensions de la question « genre et syndicalisme » :
l’égalité professionnelle : comment comprendre le caractère insaisissable de cet objet pour les syndicats français ? et inversement comment les syndicats anglais abordent-ils le sujet ?
la place des femmes dans le syndicalisme (et dans le champ des relations professionnelles) : que nous apprend la tradition sociologique anglaise sur la participation et les carrières des femmes dans les syndicats ? jusqu’où peut-on importer ces grilles de lecture pour appréhender les écueils de la mixité syndicale en France ?