Nous connaissons tous l’histoire des sciences telle que nous l’avons apprise dans les manuels scolaires : comment, grâce à son télescope, Galilée démontra que la Terre n’est pas au centre de l’univers ; comment Newton découvrit l’existence de la gravité en voyant tomber une pomme... Le récit traditionnel de cette épopée attribue à une poignée de grands hommes l’intégralité de ces découvertes.
Pourtant les sciences sont depuis toujours une oeuvre collective. Ce livre raconte l’histoire des savoirs établis par les chasseurs-cueilleurs, les petits paysans, les marins, les mineurs, les forgerons et tant d’autres gens qui devaient assurer leur subsistance au contact quotidien de la nature. La médecine trouve son origine dans la découverte par les peuples préhistoriques des propriétés thérapeutiques des plantes. Les mathématiques doivent leur existence aux topographes, aux marchands et aux comptables
Au XIXe siècle, l’union du Capital et de la Science rompt cette évolution lente et équilibrée. Elle marque le coup d’envoi de la civilisation de la technoscience, dominée par les experts et obsédée par la puissance, l’efficacité, la rationalisation, l’accumulation et le profit. Comprendre ce basculement nous permet de saisir la nature de la société technologique dans laquelle nous vivons aujourd’hui.
L’auteur
Clifford D. Conner est né dans le New Jersey (États-Unis) et a grandi dans le Tennessee et en Géorgie. Après des études techniques, il travaille quelques temps, au milieu des années 1960, chez Lockheed avant de quitter cet emploi du fait de son opposition à la guerre du Vietnam. Il reprend des études en alternance, obtient une maîtrise de sciences de l’éducation et enseigne un moment dans les écoles publiques d’Atlanta. En 1970, il déménage à Manhattan où il exerce diverses professions : ouvrier du bâtiment, de l’industrie automobile, de l’imprimerie, technicien du métro new yorkais , soudeur, vendeur de bibles au porte à porte, éducateur, professeur d’histoire, journaliste, correcteur, etc. Et, occasionnellement, chômeur.
Au milieu des années 1980, arrivé à la quarantaine, il décide de se fixer professionnellement et de devenir historien. Il reprend ses études en suivant des cours du soir. Une période de chômage opportune lui donne le loisir de terminer sa thèse sur les sciences à l’époque de la Révolution française (d’où il tirera un livre sur Marat) qui lui donne l’occasion de passer quelques temps à Paris. Il passe encore quelque temps à exercer les activités de professeur auxiliaire et de correcteur puis se décide finalement, au tournant du siècle, à se consacrer à plein temps à l’écriture.
Il retrace dans ses livres les parcours de personnalités révolutionnaires des XVIIIe et XIXe siècles telles que Jean-Paul Marat, Edward Despard ou Arthur O’Connor, ou au contraire, dans son "Histoire Populaire des Sciences", l’oeuvre collective de travailleurs en grande majorité anonymes. Il publie aussi des articles sur l’histoire des sciences dans des revues spécialisées et participe à divers colloques internationaux.