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Introduction à Marx

Un ouvrage de Pascal Combemale ( La Découverte, Coll."Repères-Sciences Politiques. Droit", 2e édition, 2010)

publié le mercredi 25 août 2010

Domaine : Science politique

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Par Arnaud Evrard [1]

L’œuvre de Karl Marx est dense et, de surcroît, les nombreuses analyses qui existent sur ses écrits, sa pensée et ses théories n’aident pas forcément le lecteur à se faire un avis clair à propos de ce philosophe du XIXème siècle. L’objectif de cette réédition de l’Introduction à Marx est de donner des « clés d’accès à l’œuvre » (p.5).

Dans sa première partie (Itinéraire d’un intellectuel, militant révolutionnaire), Pascal Combemale retrace le parcours du philosophe rhénan, de son enfance jusqu’à sa mort. Cette biographie claire et explicite nous aide à mieux comprendre le contexte dans lequel vivait Marx. Le jeune philosophe fut membre du Doktorklub de Berlin, regroupant les jeunes hégéliens, c’est sans doute en son sein qu’il a développé une critique fondamentale de la philosophie allemande. Marx eut une vie très remplie, pour le meilleur comme pour le pire, de la pauvreté aux rencontres intellectuelles, avec Engels, Proudhon, Bakounine, Pierre Leroux. Une vie nomade, aussi, puisqu’il dut s’exiler à de nombreuses reprises, entre la France, la Belgique et l’Angleterre. Il a passé une bonne partie de sa vie à être journaliste, écrivant pour la Gazette Rhénane, les Annales Franco-Allemandes, Vorwäts, et le New York Tribune. Cette première partie permet de mettre en lumière ce que Karl Marx a fait, a écrit, mais par contre ne permet pas de saisir ce qu’il est au plus profond de lui-même, ce qui a amené cet enfant de famille bourgeoise à se révolter contre un système dans lequel il pouvait devenir riche.

Le chapitre (La critique de toute philosophie) s’intéresse à la critique faite par Marx de la bureaucratie, des droits de l’homme, de la religion, de l’aliénation au travail, de la dialectique et de la division du travail. Les encadrés régulièrement présents au fil des pages permettent de focaliser sur un détail parfois plus difficile à saisir. Pour Marx, l’individu doit s’accomplir dans une société vidée de ses inégalités, le communisme sera la réalité qui émancipera l’homme, la division du travail est le symptôme de la domination bourgeoise sur la classe ouvrière : le prolétariat. C’est par la lutte des classes (classe bourgeoise/classe ouvrière) que progressivement une seule classe émergera, que le peuple constituera l’Etat. L’idéologie marxiste repose sur ces analyses. De même que la nature est transformée par l’homme, la morale, la religion, et la pensée sont créées par l’homme. Selon Hegel, que Marx a critiqué après s’en être largement inspiré, il faut changer les idées pour changer la réalité, tandis que pour Marx c’est la réalité qu’il faut changer d’abord pour modifier les esprits : « S’élever de la terre au ciel » et non pas « du ciel à la terre ».

Avec la troisième partie (La sociologie historique) et la quatrième partie (Critique de l’économie politique), l’auteur présente globalement le travail intellectuel de Marx du point de vue de l’économie et de la sociologie. Mais c’est la dernière partie (Dynamique et crises du capitalisme) qui a attiré particulièrement notre attention. Cette partie de l’ouvrage s’intéresse à la manière dont Marx décrit les différents éléments de la macroéconomie capitaliste. En effet, l’auteur développe un certain nombre de concepts au coeur de la pensée de Marx : la plus-value, l’exploitation, la division du travail, le machinisme, la concurrence et la suraccumulation du capital. Des ensembles qui forment le système capitaliste et qui sont loin d’être faciles à saisir à la première lecture. Marx insistait bien sur le fait que le moteur d’un tel système résidait dans l’accumulation du capital et qu’il parvenait par conséquent à asujetir toute l’organisation sociale à cette fin. Le travailleur n’y est considéré que comme un moyen de production, d’où la notion d’exploitation : « Au-delà du travail nécessaire commence le « surtravail », temps pendant lequel les salariés produisent une quantité de marchandises constituant un « surproduit », dont la vente permet aux capitalistes de réaliser une plus-value (PL) » (p.89). Marx distingue trois formes de la plus-value chez Marx : la plus-value absolue (grosse cadence de travail, réduction des pauses), la plus-value relative (baisse du temps de travail) et la plus-value extra réalisée par les entreprises dont la productivité est temporairement plus élevée que celle de ses concurrents. C’est ensuite au tour des crises générales de surproduction (krach, dépression) d’être analysées. Pour l’économiste, c’est du fait de la sur-accumulation du capital, précédant la baisse du taux de profit, que les crises cycliques se produisent.
Toute cette partie a l’ intérêt de nous montrer à quel point Karl Marx s’est intéressé au fonctionnement du MPC (Mode de production capitaliste), faisant de lui un économiste à part entière. Mais aussi un sociologue au regard fin, et l’auteur de rappeler que les luttes sociales ont entraîné des réformes qui ont paradoxalement conservé le système tel quel au lieu de le transformer profondément (p.117).

Globalement, l’ouvrage est exhaustif du fait qu’il aborde de nombreux concepts philosophiques, sociologiques et économiques traités voire créés par Karl Marx. C’est une introduction digne de ce nom qui nous plonge dans le lexique marxiste. De surcroît, l’ouvrage comporte de nombreux encadrés qui apportent des détails très utiles à l’approfondissement de certaines théories dévoilées. Il semble toutefois que ce présent ouvrage, ne s’adresse pas aux débutants car la quantité et la complexité de certaines parties viennent perturber le suivi de la lecture.

NOTES

[1Etudiant en sociologie Lille 1

Note de la rédaction

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