Que devient la « galaxie Gutenberg » à l’heure d’Internet ? Après la musique et le cinéma, la télévision et la photographie, les interrogations se multiplient à propos du texte imprimé. Car « imprimé », le texte l’est de moins en moins. Du côté de la presse écrite, les tirages diminuent régulièrement au profit de la consultation des sites Web que les journaux alimentent en temps réel. Du côté du livre, la révolution n’est pour l’instant qu’annoncée. Mais les supports de lecture électronique, liseuses, smartphones et autres Kindles pointent le nez, incitant certains à annoncer la relégation du support papier au grenier des inventions ayant fait leur temps. Pire : l’ogre Google promet de numériser la quasi-totalité des œuvres disponibles, annonçant la dissolution du livre dans un gigantesque système d’information dont il serait le seul maître.
A l’heure, donc, où l’imprimé est en train de prendre son virage numérique, ce Repères fait le point sur la question, d’abord en établissant les conditions économiques et juridiques qui caractérisent cette période de transition. Il tente aussi de prendre en compte et de décrire la diversité des pratiques - depuis Google books jusqu’aux blogs BD en passant par l’édition numériques des revues scientifiques, la conception de livres numériques, la gestion éditoriale de l’encyclopédie Wikipedia ou le développement du « journalisme citoyen » - en proposant une typologie structurante pour le champ et en faisant un effort de définition jusqu’ici trop souvent négligé. C’est donc bien l’émergence d’un nouveau métier en cours de formation et de maturation qu’annoncent ses deux auteurs.