À l’heure où la "reprise" de l’économie mondiale est présentée comme acquise par les commentateurs officiels, organisations internationales en tête, la crise économique, sociale et écologique mondiale, née des déficiences structurelles du capitalisme, continue de déstabiliser les sociétés et d’engendrer souffrances, protestations, révoltes, mais aussi de susciter de nouvelles formes de résignation et de pessimismeLe nouveau dossier de Savoir / Agir reviendra sur les interprétations de la crise et sur ses conséquences dans différents domaines : la finance, où s’épanouit un "nouveau discours régulateur" et où se reconstituent rapidement les forces déstabilisatrices qui ont conduit à l’effondrement de 2008-2009 ; la politique économique, où une nouvelle offensive orthodoxe promeut la réduction drastique des dépenses publiques pour rétablir les "équilibres" ; les relations internationales, qui voient s’affirmer l’Asie émergente et, plus largement, les Etats-nations les moins dépendants des Etats-Unis et des puissances occidentales ; l’écologie, où l’échec du Sommet de Copenhague met en péril l’avenir même de la planète ; le monde du travail, au sein duquel le chômage, la précarité, les diverses formes de sous-emploi s’accroissent rapidement, alors que les inégalités de revenus continuent d’être au plus haut ; la politique, enfin, marquée par l’abstention ou diverses formes de radicalisation au sein des classes populaires...
Dans chacun de ces domaines, des chercheurs dresseront un premier "bilan" de la crise, de ce qu’elle a changé ou va changer, et analyseront les scénarios possibles d’une "sortie de crise" qui pourrait être le signal d’un réveil du mouvement social et de politiques économiques de gauche, au moment même où certains voudraient y voir celui d’une nouvelle restauration conservatrice.