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La nouvelle écologie politique. Economie et développement humain

Un ouvrage de Jean-Paul Fitoussi et Eloi Laurent (Seuil, coll. "La République des idées", 2008)

publié le mercredi 28 janvier 2009

Domaine : Economie

Sujets : Développement , Environnement

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Par Domitille Piron [1]

Avec un débat écologique de plus en plus présent, la nouvelle écologie politique propose d’éclaircir le développement durable, qui serait une promesse presque tenue. Ce n’est que dans les années 70 que la vulnérabilité de la Nature est envisagée. En effet l’homme ne craindrait plus la force de la Nature mais plutôt sa revanche. La course folle vers l’abîme qu’est le développement, due à un économisme réducteur, doit cesser. Ceci est possible, accompagnée du bon fonctionnement de l’économie de marché et ne peut se concevoir qu’avec l’intervention de la puissance publique. L’homme s’est aperçu, qu’après sa finitude face à une Nature incontrôlable, s’est imposé la finitude de la Nature, face à un homme devenu trop habile.

Trois temps mènent cet ouvrage. Premièrement l’économie finie, vu comme l’espace de l’échange. On constate ici que l’homme et la Nature sont en lutte qui pour l’instant parait être gagné par l’homme, seulement, pour le moment ! En effet l’homme ne pourra peut être pas céder la nature à sa descendance telle qu’elle l’est pour lui aujourd’hui. Elle est devenue un objet pour l’existence de l’homme et ses activités (entre 40% et 50% de la surface terrestre a été transformé par l’activité humaine !). Cette théorie économique n’a pas attendu la prise de conscience actuel pour étudier les relations entre activité économique et ressources naturelles.

Dès 1798, Malthus constate qu’il faut freiner l’accroissement de la population, car “la tendance des êtres vivants est d’accroître leurs espèces au delà des ressources de nourriture”. Cependant son raisonnement est faux, puisque le développement humain fut bel et bien possible, ce grâce au progrès technique, et qui pendant la révolution industrielle constitua la première rupture entre l’économie humaine et l’économie naturelle.
Puis Ricardo, marqué par Malthus, mesure les contraintes imposées par la Nature aux activités humaines. Et constate alors “l’état stationnaire” de l’économie due à l’accroissement de la population qui n’a pas été suivi ni de nouvelles technologies, ni de meilleures productivité des terres.

Ensuite, Jevons lance la possibilité d’une croissance perpétuelle, selon lui la terre n’est donc plus un facteur limitatif de croissance. Ce qui a donc libéré l’économie et rendu le développement possible mais qui est devenu alarmant à partir du XXème siècle. En effet le rapport Meadows, de 1972, s’inquiète de la pollution, de l’épuisement des ressources naturelles, de l’industrialisation etc....

Ces théories d’économie finie raisonnent par définition dans un système fermé. On peut donc y trouver des solutions. Une première consisterai à retarder l’avènement de l’état stationnaire de l’économie grâce au progrès technique et à la globalisation, cependant le processus ne serai que retardé et non résolu. Et une seconde résiderai dans la satisfaction des besoins absolues des hommes par le système capitaliste, ce qui cesserai donc la recherche de satisfaction de besoins relatifs. Donc constituerai le renoncement au développement matériel.

Le deuxième temps de l’ouvrage s’appuie sur l’économie dynamique dont le cadre est celui de l’analyse de l’évolution humaine pour laquelle nous sommes dans une grande ignorance. L’économie dynamique se base sur deux processus irréversibles. Le premier concerne la population et le progrès technique. Le processus de développement humain est marqué par une croissance irrévocable des connaissances. Cette dynamique intellectuelle transformerai les transitions démographiques en bienfaits, et l’homme serai à même de transformer jusqu’à sa propre nature. Le second processus, plus technique, correspond à la loi d’entropie, ou la thermodynamique, qui établit que la quantité d’énergie libre diminue avec le temps et que les stocks de ressources naturels ont un rythme d’exploitation supérieur à leur capacité de renouvellement. Cette loi irréversible conduit donc l’avenir à sa dégradation. Enfin on voit donc bien que notre évolution est gouvernée par la loi d’entropie et l’accumulation des connaissances, qui constituent les “deux flèches du temps”. Le passage du temps devient une variable fondamentale pour les analyses économiques et écologiques. Et la seule issue au problème de la finitude du monde et d’exiger une intervention de l’Etat dans l’éducation et la recherche afin de préserver l’environnement et de ralentir le processus de la loi d’entropie.

Ce qui nous amène donc au dernier temps de l’ouvrage qui s’intéresse à l’économie ouverte. Celle-ci a tout a fait admis la finitude du monde et de la Nature et va dans le sens de la justice sociale. L’économie apparaît naturellement comme ayant un échange réciproque avec son environnement écologique, social et politique. Il est vrai que les causes du développement économique, qui sont principalement les échanges internationaux, les institutions économiques et l’environnement naturel, sont lié à l’environnement humain.

Les économistes sont en effet omniprésents dans le débat écologiques contemporain mais aussi passé, comme nous l’avons vu précédemment.

Cependant, si l’économiste propose, c’est le politique qui dispose, c’est pourquoi derrière les économistes et écologistes se pose la question de la démocratie et de la justice sociale.

Le lien entre démocratie et écologie est tout simplement essentiel, car le développement répond à l’exigence de justice présente mais aussi future. La justice sociale apparaît donc être une condition nécessaire à “l’altruisme intergénérationnel”.

Si l’on s’intéresse à la démocratie face aux catastrophes naturelles, on peut s’apercevoir par exemple qu’aucune famine n’est survenue dans un pays démocratique. La démocratie joue donc un rôle “protecteur” contre les effets des catastrophes naturelles.

Le niveau de développement économique et humain apparaît donc comme le paramètre essentiel de l’impact des désastres dits naturels, c’est à dire que le degré de gravité d’une catastrophes naturelles, dépendra du degré d’avancement démocratique d’une société. Pour cela il faut réduire de telles inégalités et tenir compte du lien entre “système terrestre” et “système humain”.
La solution au problème écologique n’est donc pas la fin de la croissance des niveaux de vie mais la décroissance des inégalités, ce qui amènera donc à un effort de justice sociale, d’imagination et une attention particulière pour repenser le développement humain.

En fin de compte la nouvelle écologie politique tente d’expliquer la direction à prendre pour sauver ce qui peut l’être, qui est d’assumer sa modernité et d’élever ses exigences démocratique. Le débat écologique à quelque chose d’angoissant dans la seule responsabilité de l’homme cependant l’ouvrage à plus tendance à proposer des solutions qu’a faire peur comme ont pu le faire Al Gore dans “An inconvenient truth” ou dernièrement Jean Paul Jaud avec “Nos enfants nous accuseront”.

NOTES

[1Elève en terminale ES au lycée Jules Froment d’Aubenas.

Note de la rédaction

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