L’enseignement / apprentissage d’une langue étrangère (ou seconde) en situation scolaire fait face à un défi : placer les élèves non seulement en position d’apprendre la langue mais surtout de l’utiliser vraiment en même temps qu’ils l’apprennent (et réciproquement). Le Cadre européen commun de référence pour les langues définit l’apprenant comme "acteur social", non pour un avenir lointain mais pour le présent de la classe où il joue aussi son rôle d’élève.
Acteur social et apprenant, l’élève se retrouve dans une situation proche de celle d’une personne apprenant une L2 en situation "naturelle" : il n’apprend plus la langue d’abord pour communiquer plus tard, mais il l’apprend en communiquant, il communique pour l’apprendre.
Ce renversement de la façon de penser l’acquisition d’une langue n’est-il pas illusoire ? Comment pourrait-on utiliser ce qu’on n’a pas déjà appris auparavant ? L’école doit-elle, peut-elle, reproduire des conditions d’acquisition "naturelles" ?
A partir d’observations de classes (1er et 2nd degrés) qui, avec leurs enseignants, jouent le jeu de la "perspective actionnelle", il s’agira de discuter les questions concrètes que pose ce renversement, comme celle des conditions à réunir pour que cette hypothèse ait quelque chance de fonctionner à grande échelle.
Intervenants :
Alain PASTOR, professeur agrégé, chargé de recherches à l’INRP (UMR ICAR).
Colette CASTELLY, professeure agrégée au lycée Roumanille, Nyons (26), enseignante associée à l’INRP (UMR ICAR).
Béatrice Marquez, professeure agrégée d’espagnol au lycée L’oiselet à Bourgoin-Jallieu
Jaume COSTA, professeur certifié, chargé de recherches à l’INRP (UMR ICAR)