Konso, Sud de l’Ethiopie, février 2005
À la mort de Woldedawit Kala, le 19e représentant d’un lignage de poqalla (chefs konso), son fils aîné Gezagn, ingénieur à Addis-Abeba, rentre au pays pour devenir à son tour poqalla. La cérémonie de sortie du deuil de son père, à laquelle doivent participer tous les membres du clan, précède son investiture. De son bon déroulement dépend le repos de l’âme du défunt, la paix de la famille Kala et la vitalité de la société entière. Malgré sa situation difficile, Ayano, un modeste paysan, tient à ce que son village participe, quitte à s’endetter pour acheter le taureau requis par le rituel. L’anxiété grandit quand le Ganshalo, l’homme engagé pour annoncer l’ouverture et la fin du deuil, s’enfuit dans les basses terres. Les difficultés rencontrées dans la préparation de ce rituel obligent Gezagn et les Konso à interroger leur tradition.