Dans le cadre des séminaires du LPED (Laboratoire Population Environnement Développement UMR151 IRD-Université de Provence, la journée du 10 juin sera consacrée aux regards que portent les sciences sociales sur la "santé environnementale".
Les champs de la santé et de l’environnement se sont construits séparément et à des périodes différentes mais ils s’interpénètrent aujourd’hui à travers l’émergence du thème de la « santé-environnement » ou « santé environnementale ». Cette problématique est porteuse de nouvelles façons de penser la santé, le corps humain et les maladies en relations avec des éléments exogènes à la différence des conceptions de la médecine scientifique moderne qui a privilégié l’étude des facteurs endogènes (virus, bactéries, dysfonctionnements organiques...).
Cette interpénétration est un processus en cours qui trouve ses racines dans le courant hygiéniste, la tradition de santé publique et la médecine tropicale. Mais, l’élargissement à l’ « environnement » de préoccupations sanitaires au départ centrées sur les expositions professionnelles constitue un phénomène récent, en mouvement rapide, conflictuel et complexe. En témoignent la multitude des expressions utilisées pour désigner ce phénomène (« santé environnementale », « écologie sanitaire », « santé durable »...), des thématiques qui le composent (pollution de l’air, pesticides, cancers et troubles de la reproduction, ondes électromagnétiques, maladies émergentes ou réémergentes...), l’éclatement de ses réseaux d’acteurs (toxicologues, épidémiologistes, médecins hospitaliers, professionnels de la santé publique, associations environnementales ou de malades...).
L’expression binaire « santé » et « environnement » cache une réalité plus complexe. En effet, l’utilisation du terme « environnement » ne signifie pas qu’une démarche écologique ou écologiste soit adoptée par tous les acteurs. Il est également intéressant de s’interroger sur le passage des « expositions professionnelles » aux « expositions environnementales ».
En outre, il s’agit d’un domaine traversé par des enjeux sociaux forts : recomposition des politiques de santé publique, dynamique des mouvements sociaux, innovations scientifiques avec la création de disciplines nouvelles, action politique dans un contexte d’incertitude etc. La « santé-environnement » offre donc un point de vue original pour un cadre d’analyse aux changements sociaux actuels.
Programme
9h
Accueil des participants : Richard Lalou, Directeur du LPED
Introduction : Carole Barthélemy (MCF-Université de Provence) et Céline Guilleux
9h40 - 10h30
« La médecine environnementale : un nouvel espace professionnel en voie de constitution en France ? »
Françoise Bouchayer, Katrin Langewiesche
sociologue et anthropologue au SHADYC (Sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles), UMR EHESS-CNRS
10h30-11h20
Denis Charpin,
Professeur à la faculté de médecine
Chef de service pneumologie allergologie au CHU de Marseille
Membre de l’IFR Pôle Méditerranéen des sciences de l’environnement
11h20
Pause
11h40 - 12h30
« Le créer, c’est la santé »
Jacques Broda, Professeur de sociologie, Université de la Méditerranée, Institut Universitaire de Technologie
12h30 - 14h
Pause repas
14h - 14h40
« L’Emergence de la santé environnementale et les dynamiques associatives »
Régine Boutrais
Doctorante en Sociologie, Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales / IRISSO
Unité risques et société, Département communication information débat public
Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail/AFSSET
14h40 - 15h30
« La catégorie « maladie environnementale » : une transformation de la pensée scientifique ? »
Céline Guilleux
Doctorante en Sociologie, Laboratoire Population Environnement Développement - Université de Provence
15h30 - 15h50
Pause
15h50 - 16h40
« La nouvelle figure du patient dans les sciences sociales »
Nicolas Tanti-Hardouin, Economiste au laboratoire de Santé Publique, Université de la Méditerranée.
16h40 - 17h/17h30
Conclusion