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Le régime alimentaire : sens sociaux d’une définition médicale

Un numéro de la Revue d’Etudes en Agriculture et Environnement, INRA, Vol. 91, N° 2 (2010)

publié le mardi 7 décembre 2010

Domaine : Sociologie

Sujets : Santé, médecine

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Par Ouassila Salemi [1]

Ce nouveau numéro de la Revue d’études en Agriculture et Environnement a été entièrement consacré à la dimension sociologique que revêt la notion de « régime ». Les différentes contributions soulignent la diversité des conceptions, des représentations et des pratiques liées aux « régimes ». Outre leur apport en connaissances, elles montrent la pertinence de l’abord de la question par les sciences sociales en usant aussi bien de l’approche qualitative que quantitative.

L’article de Thibault Saint Pol, présente une approche comparative des régimes alimentaires de quinze pays européens, en s’appuyant sur deux enquêtes Eurobaromètres réalisées en 1996 et 2003. A travers son analyse, il a mis l’accent sur les différences nationales existant au sein des contrées étudiées, le milieu social et le genre. Les femmes semblent ainsi plus disposées à entreprendre des changements en vue de perdre du poids que les hommes et les motivations de ce choix différent également. En outre, l’appartenance à tel ou tel milieu social constitue aussi un facteur de distinction.

Sa contribution rejoint celles de Depecker, Régnier et Masullo, dans la mesure où ils mettent conjointement l’accent sur la diversité des rapports des différentes catégories sociales à l’égard de l’alimentation et de la diététique. Alors que les classes populaires voient dans la réception des messages nutritionnels, une injonction à l’adoption d’un régime restrictif, les classes supérieures, quant à elles la conçoivent comme un conseil. Ceci conduit les auteurs à situer la divergence au sein de ces groupes sociaux, par le lien qu’entretiennent ces derniers, entre alimentation et santé. En effet, pour les couches populaires, l’alimentation ne constitue pas forcement une manière de préserver sa santé et suivre un régime alimentaire ne s’inscrit pas dans le long terme, pas plus qu’il ne s’intègre dans un comportement de prévention. Régnier et Masullo le montrent bien quand elles notent que « l’application de prescriptions et d’interdits alimentaires ne fait guère sens, car ils vont à l’encontre des goûts et des habitudes alimentaires ». A contrario, les classes supérieures intègrent plus facilement le régime dans leur pratique quotidienne, dans la mesure où elles conçoivent la santé comme relevant de leur hygiène de vie et par conséquent, prennent en considération les qualités nutritionnelles de leurs aliments et les meilleures façons de les associer.

Tout en s’inscrivant dans la problématique générale traitée dans ce dossier, l’article de Muriel Darmon s’est distingué par une étude réalisée par observation participante dans un groupe commercial d’amaigrissement. Durant une année, elle a réalisé un travail d’investigation axé principalement sur les modalités de contrainte exercées par cette organisation commerciale sur des candidates au régime d’amaigrissement. Signalant la diversité des régimes de contrôle (institutionnel, interactionnel, dispositionnel et scriptural), elle souligne le pouvoir que semble détenir l’écrit (brochures, affiches, notes sur les prises alimentaires, etc.) aussi bien en réunion qu’à domicile, sur leurs conduites alimentaires.

Cette nouvelle livraison a regroupé des approches diversifiées sur les dimensions sociales que peut susciter la pratique de régimes amaigrissants. Elle a le mérite d’en montrer la complexité et de rappeler que c’est un phénomène social qui n’est pas l’apanage exclusif des sciences médicales. Néanmoins un ancrage historique et économique, comme l’a souligné Anne Lhuissier en introduction, aurait permis un meilleur éclairage des approches présentées dans ce dossier

NOTES

[1Doctorante en sociologie de la santé, Université d’Oran, Algérie.

Note de la rédaction

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