S’agissant d’intégration, il est admis aujourd’hui d’opposer le modèle " républicain " et le modèle " communautarien ", prétendument inconciliables sinon contradictoires dans leurs termes.
A cet égard, la République tchèque présente cet intérêt d’offrir à l’observation sociologique une lutte sur le choix de la politique d’intégration à prendre concernant les Tsiganes. S’opposent ainsi, les tenants d’une politique d’intégration sociale d’un côté, qui soutiennent que le problème d’intégration des Tsiganes est avant tout un problème " social et économique " et qui raisonnent en termes d’" exclus sociaux " ; et de l’autre les défenseurs d’une politique multiculturelle qui affirment au contraire qu’il s’agit fondamentalement d’un problème " culturel et politique " et qui soutiennent le principe d’une " minorité rom ".
Au travers des enquêtes de terrain réalisées auprès des habitants tsiganes des localités d’"exclusion sociale ", au sein d’un musée ethnographique de la culture rom et auprès des boxeurs tsiganes et non-tsiganes du club de boxe de Ziikov à Prague, l’objectif de cet ouvrage est de pointer les limites et contradictions inhérentes aux deux modèles d’intégration. Mais au-delà de cette critique, l’exemple du club de boxe conduit à s’interroger sur les conditions qui rendent possible la revendication à la fois des différences et des similitudes.
Dans cet ouvrage, la question des Tsiganes n’est plus posée sous l’angle de l’intégration, bien au contraire, c’est l’intégration qui est interrogée au regard des Tsiganes.