Longtemps persona non grata en Chine, les sciences sociales se sont emparées de cette société en plein développement comme l’attestent, en dépit des contraintes politiques persistantes, les nombreuses publications d’enquêtes, signées de chercheurs tant chinois qu’étrangers ou d’équipes les associant. Ces travaux, en inscrivant désormais leurs résultats dans leur discipline de référence (sociologie, sciences politiques, histoire, anthropologie, économie), semblent avoir fait perdre à la sinologie une part des deux monopoles qu’elle détenait au nom de l’érudition supposée inhérente à une altérité chinoise et à la maîtrise de la langue : celui de l’accès au terrain et celui de la compréhension de sa culture.
En appelant des contributions portant sur des terrains chinois, Terrains & Travaux entend non seulement rendre compte de cette conjoncture, mais aussi s’interroger sur ce qu’implique, pour les sciences sociales l’épreuve du terrain chinois. Qu’il s’agisse de terrains étudiés pour eux-mêmes ou aux fins d’allonger un questionnaire comparatif, les enquêtes chinoises portant sur l’immigration, la stratification sociale, les inégalités, le développement d’une société urbaine capitaliste, la ségrégation, la mobilité intergénérationnelle, la famille, la construction sociale de l’individualité, etc., contribuent-elles à redéfinir les catégories de description et d’analyse ? Quelles premières leçons peut-on tirer sur ce point d’une Chine que certains rêvent investie du titre de nouveau laboratoire des sciences sociales ? L’entrée de la Chine dans le paysage des sciences sociales vient-elle à point nommé lorsque celles-ci cherchent de nouvelles pistes ?
Conformément à la politique éditoriale de la revue, sont attendus des textes qui s’appuient sur des enquêtes empiriques portant sur des terrains chinois, qu’il s’agisse de travaux ethnographiques, d’enquêtes sociologiques ou historiques, de recherches économiques. Nous serons particulièrement attentifs aux papiers manifestant le souci d’une perspective réflexive (spécificité du terrain, effet sur le cadre analytique ou les catégories d’analyse).
Les articles, de 40 000 signes maximum (espaces et notes compris), doivent parvenir aux coordinateurs du numéro le 2 février 2009 au plus tard.
Adresses électroniques : pierre-paul.zalio@ens-cachan.fr, olimarichalar@hotmail.com
Format des articles (cf. http://www.melissa.ens-cachan.fr/IMG/doc/consignes_t_t_aux_auteurs_2-2.doc )
La revue accueille, par ailleurs, des articles hors dossiers.