Connaît-on vraiment Max Weber, universellement considéré comme le sociologue par excellence ? Pas si sûr. En France, les traductions de son œuvre, parfois discutables, se succèdent sans grande cohérence ni continuité, chez des éditeurs dispersés et chaque école se dispute son héritage, si bien qu’on trouve sur le marché des Weber individualiste méthodologique ou holiste, libéral ou antilibéral, néomarxiste ou anti-marxiste etc. Statufié, canonisé, enfermé dans le seul débat académique sur le rapport entre l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Weber n’apparaît plus guère vivant et actuel.
À rebours de ces lectures unilatérales, ce livre dégage de manière synthétique les règles de la méthode sociologique wébérienne et montre comment celle-ci atteste de la force des idées et des valeurs dans l’Histoire et la vie sociale (versant « idéaliste »), pour autant qu’elles sont portées par des groupes sociaux en conflit qui poursuivent, chacun, un type d’intérêt particulier (versant « matérialiste »). Il démontre, ainsi, la puissance et l’actualité de cette démarche appliquée à l’étude des sociétés contemporaines.
Une introduction en profondeur, simple et accessible, à la sociologie de Max Weber, par Stephen Kalberg, reconnu comme son meilleur connaisseur actuel.

Les valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber
Un ouvrage de Stephen Kalberg (La Découverte, Coll "Textes à l’appui / Bibliothèque du M.A.U.S.S. ", 2010)
publié le dimanche 21 février 2010
Domaine :
Sociologie