Contre la réduction du printemps 1968 à un monôme étudiant, ce livre entend restituer l’épaisseur conflictuelle de ce qui fut un des événements majeurs de l’histoire du siècle dernier. Pendant huit semaines en effet, la société française connut un ébranlement considérable : dans les universités évidemment, mais également dans les usines et sur tous les lieux de travail, dans les campagnes enfin. Il fallait par conséquent décentrer l’analyse au-delà des rives de la Seine vers d’autres régions et envisager la multiplicité des acteurs de ces épisodes : les étudiants comme les ouvriers et tous les salariés, mais aussi les paysans, et bien évidemment l’État, qui n’est pas resté impavide ; les organisations politiques et syndicales, au-delà du seul mouvement ouvrier ; les répertoires d’action (les manifestations, les grèves) comme les stratégies pour réprimer et/ou désamorcer la conflictualité (élections et amnisties). Mais comprendre 68 suppose aussi d’opérer une double mise en perspective : en situant ce printemps dans une conflictualité séculaire d’une part, en regard des mouvements de contestation qui secouent le monde d’autre part. Si ce livre n’offre pas un récit du printemps, il permet en revanche de mesurer combien ces huit semaines ébranlèrent la France.

Mai-juin 1968 - Huit semaines qui ébranlèrent la France
Sous la direction de Xavier Vigna et Jean Vigreux (PU Dijon, 2010)
publié le mardi 23 novembre 2010
Domaine :
Science politique
Sujets :
Mouvements politiques et sociaux