Un livre indispensable à qui veut comprendre ce que c’est que l’ethnographie, et à quoi elle peut servir aujourd’hui.
Comment travaille une ethnographe ? Quelles sont les limites de l’autoanalyse ? Comment se sont déplacées depuis vingt ans les frontières disciplinaires entre ethnologie, sociologie et histoire ? Comment ont évolué les relations entre enquêteur et enquêtés ? Pourquoi la gauche française s’est-elle coupé des classes populaires depuis près de dix ans ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles répondent les textes de Florence Weber réunis ici autour des quatre opérations ethnographiques : l’autoanalyse, le recours à l’histoire et aux statistiques, la description en concepts, le retour sur l’actualité politique. Ils permettent de voir en actes le métier de l’ethnographe qui consiste, depuis la formulation des hypothèses jusqu’à la publication des résultats, en d’incessants va-et-vient entre la communauté des chercheurs en sciences sociales, les univers sociaux dans lesquels vivent les enquêtés, et le monde des experts qui construisent les politiques publiques. Assumer ce rôle de passeur sans jamais abandonner les exigences de rigueur et la nécessaire confrontation entre méthodes complémentaires, faire avancer la réflexion théorique sans jamais perdre de vue qu’une théorie ne vaut que pour ce qu’elle permet d’analyser du monde social, voilà les objectifs poursuivis par l’auteur depuis vingt ans et qu’elle cherche à transmettre aux étudiants, persuadée que l’ethnographie est plus que jamais nécessaire, dans un monde en profonde mutation, pour comprendre et agir.
Sommaire
Introduction
Partie 1. L’autoanalyse
1. Journal de terrain, journal de recherche et auto-analyse (entretien avec Gérard Noiriel)
2. L’enquête, la recherche et l’intime ou : pourquoi censurer son journal de terrain
3. Métier d’historien, métier d’ethnographe
4. Une pédagogie collective de l’enquête de terrain
Partie 2. L’ethnologie, l’histoire et les statistiques
5. Ethnologues à Minot
6. L’anachronisme des séries longues
7. Relation anonyme et formulaire d’enquête
8. L’ethnographie armée par les statistiques
9. De la modélisation à la description armée
Partie 3. Appartenances
10. Nomades et migrants
11. Gens du pays, émigrés, étrangers : conflits autour d’une chasse en montagne
12. L’appartenance territoriale comme principe de classement et d’identification (avec Jean.-Claude Chamboredon, Jean-Philippe Mathy, Annie Méjean)
13. Premier mai fais ce qu’il te plaît
Partie 4. Classes sociales et politique
14. Nouvelles lectures du monde ouvrier : de la classe aux personnes
15. Crise du syndicalisme et dignité ouvrière (avec Michel Pialoux et la collaboration de Stéphane Beaud)
16. Les années 1990 : la désorientation
17. La gauche et les classes populaires. Réflexions sur un divorce (avec Michel Pialoux)
Partie 5. Les frontières du marché
18. Transactions marchandes, échanges rituels, relations personnelles.
19. Forme de l’échange, circulation des objets et relations entre les personnes
20. Circuits et scènes sociales : les cadres rituels des transactions marchandes
Références des premières publications des textes réunis dans cet ouvrage
1990 (entretien avec Gérard Noiriel). « Journal de terrain, journal de recherche et auto-analyse », Genèses Sciences sociales et histoire, 2, décembre, p. 138-147.
1991. « L’enquête, la recherche et l’intime ou : pourquoi censurer son journal de terrain », EspacesTemps, 47-48, p. 71-81.
1996. « Métier d’historien, métier d’ethnographe », Cahiers Marc Bloch, 4, p. 6-24.
1987. « Une pédagogie collective de l’enquête de terrain », Etudes rurales, juillet-décembre, 107-108, p. 243-249 (Chronique scientifique).
1981. « Ethnologues à Minot. Quelques questions sur la structure sociale d’un village bourguignon », Revue française de Sociologie, XXII-1, p. 247-262.
1992. « Histoire et statistique. Questions sur l’anachronisme des séries longues », Genèses Sciences sociales et histoire, 9, octobre, p. 90-91.
1997. « Relation anonyme et formulaire d’enquête », Genèses Sciences sociales et histoire, 29, p. 118-120.
1995. « L’ethnographie armée par les statistiques », Enquête / Anthropologie, Histoire, Sociologie, 1, p.153-165.
2001. « De la modélisation à la description armée : le cas de l’ethnographie réflexive », in Jean-Yves Grenier, Claude Grignon, Pierre-Michel Menger, Le Modèle et le récit, Paris, Editions de la Maison des sciences de l’homme, p. 355-364.
1978. « Territorialité et migrations », in Marcel Roncayolo, Territoires, miméo du Laboratoire de Sciences sociales de l’Ecole normale supérieure.
1982. « Gens du pays, émigrés, étrangers : conflits autour d’une chasse en montagne », Etudes rurales, 87-88, juillet-décembre, p. 287-294.
1984 (avec Jean-Claude Chamboredon, Jean-Philippe Mathy, Annie Méjean). « L’appartenance territoriale comme principe de classement et d’identification », Sociologie du Sud-Est, 41-44, juillet 1984-juin 1985, p. 61-88.
1988. « ‘Premier mai fais ce qu’il te plaît’. Réinterprétations contemporaines d’éléments folkloriques dans une petite ville ouvrière de l’Auxois », Terrain, n°11, novembre, p. 7-28.
1991. « Nouvelles lectures du monde ouvrier : de la classe aux personnes », Genèses Sciences sociales et histoire, n°6, décembre, p. 179-189.
1991 (avec Michel Pialoux et la collaboration de Stéphane Beaud). « Crise du syndicalisme et dignité ouvrière », Politix, 14, p. 7-18.
1994. « La désorientation », numéro spécial « L’accumulation primitive des handicaps », Critiques sociales, n°5-6, p.3.
2002 (avec Michel Pialoux). « La gauche et les classes populaires. Réflexions sur un divorce », Mouvements 23, sept.-oct., p. 10-21.
2000. « Transactions marchandes, échanges rituels, relations personnelles. Une ethnographie économique après le Grand Partage », Genèses Sciences sociales et histoire, 41, décembre, p. 85-107.
2001. « Forme de l’échange, circulation des objets et relations entre les personnes », Hypothèses. Publications de l’Ecole doctorale d’histoire de l’Université de Paris-I, Paris, Publications de la Sorbonne, p. 287-298.
2002. « Circuits et scènes sociales : les cadres rituels des transactions marchandes » (communication aux Journées « Economie et sciences sociales » du Département de Sciences sociales de l’ENS, 13-14 juin 2002).
