Depuis les années 1980, la question de la mesure et de l’objectivation de la souffrance est devenue un point de conflit et un enjeu central dans de nombreux secteurs. La sociologie, en étudiant cette réalité, court toujours le risque de tomber dans l’un de deux travers : pêcher par excès de constructivisme et nier (parfois malgré soi) la réalité de la souffrance ; épouser aveuglément les définitions et constatations de la souffrance produites au sein d’autres disciplines ou pratiques professionnelles.
Notre séminaire a pour objet de décrire les enjeux et les pratiques de l’objectivation de la souffrance, afin qu’à terme se dessine une posture sociologique pertinente pour saisir cette réalité. Chaque séance fera appel à deux intervenants au minimum, d’horizons différents, universitaires ou « praticiens » (psychiatres, médecins du travail, syndicalistes, statisticiens, avocats...) dont les interventions permettront de définir un espace de débat.
Programme
15 octobre : Séance introductive : Comment appréhender la souffrance d’un point de vue sociologique ?
19 novembre : Médicaments psychotropes et labellisation de la souffrance.
17 décembre : La souffrance comme enjeu de négociations dans l’entreprise : l’exemple de l’Observatoire syndical du stress et des mobilités forcées (France Télécom).
21 janvier : Comment repérer la souffrance à l’école ?
11 février : La souffrance au travail est-elle une maladie professionnelle ?
18 mars : Construire des indicateurs statistiques de la souffrance au travail : des chercheurs en position d’arbitre.
8 avril : Les théories psychologiques de la souffrance au travail : science ou clinique ?
6 mai : Réussite scolaire et souffrance psychique.
3 juin : Une ethnographie de la souffrance est-elle possible ? L’exemple de l’hôpital
psychiatrique.