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Que faire des institutions ?

Appel à contributions de la revue "Tracés"

publié le mardi 30 septembre 2008

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Couramment utilisée dans l’ensemble des sciences sociales, le concept d’institution n’a pourtant pas donné lieu à une définition consensuelle et son usage demeure la plupart du temps assez flou. L’opposition qui n’a cessé, du moins depuis les Lumières, de saturer les tentatives d’éclaircissement de ce concept est celle entre « individu » et « institution ». Au XVIIIème siècle, le terme d’institution recouvre l’ensemble des organisations de la vie sociale qui exercent une contrainte sur l’individu. Montesquieu distingue les lois, qui sont les « institutions du législateur », et les mœurs, qui sont les « institutions de la nation » (Esprit des lois, livre XIX, chap. XVI). L’institution désigne donc ce qui transcende l’individu et le fait vivre socialement. Cet antagonisme entre l’être de chair et l’« être sans corps » (Boltanski, 2008) a donné lieu à de multiples théories - « holistes » et « individualistes » en tête -, dont nous ne ferons pas la généalogie et dont ce numéro ne sera pas le lieu d’expression privilégié.

Dans les années 1960-1970 en particulier, les institutions ont pu être conçues comme des organisations ou des « structures », générant et expliquant des pratiques humaines observables dans leur régularité. A l’inverse, d’autres auteurs - pour la plupart issus de l’économie - ont vu en elles des entités sociales répondant de façon optimale aux stratégies des agents. Sans partir en guerre contre les paradigmes « fonctionnaliste », « structuraliste » ou « néo-classique », nous appelons à des travaux empiriques qui montreront dans quelle mesure les acteurs peuvent être déterminés, voire dominés, par des institutions, tout en parvenant à les « contourner », à les subvertir, à les critiquer. D’autres textes se demanderont sans doute comment les institutions émergent à partir des pratiques individuelles tout en exerçant en retour un rôle normatif sur ces pratiques. On peut aussi espérer que certaines contributions mettent l’accent sur les processus d’« institutionnalisation », qui touchent parfois jusqu’aux actions les plus critiques menées envers les institutions (mouvements sociaux, création artistique, dissidences, hérésies etc.), et atteignent même les comportements a priori les plus anti-institutionnels comme la folie. 

Nous attendons dans ce numéro des analyses fines d’une (ou plusieurs) institution(s) menées à l’aune des axes de réflexion qui suivent dans cet appel à contributions, ainsi que des contributions peut-être plus théoriques qui s’interrogeront sur l’apport épistémologique du concept d’institution en sciences sociales, et sauront ainsi se faire l’écho des renouvellements les plus récents dans diverses disciplines. Rappelons en effet que le terme même d’« institution » désigne tant des entités physiques identifiables (l’école, l’entreprise, une constitution politique etc.) qu’un concept que les sciences sociales ont développé mais dont la définition et la pertinence continuent à faire débat.
 
Dans divers domaines de la pensée, qu’il s’agisse de la philosophie de l’esprit et du langage, des courants « néo-institutionnalistes » en économie et en sciences politiques, du renouveau de l’histoire des montages juridico-politiques, des théories institutionnelles de l’art, ou de la sociologie pragmatiste, on note aujourd’hui une étonnante convergence qui nous invite à discuter l’apparent « retour » des institutions. Celui-ci est d’autant plus remarquable qu’il s’opère de manière interdisciplinaire, comme le montrent l’utilisation de la philosophie de John Searle en économie (Searle, 2005 ; Hodgson, 2006) ou l’appropriation par les sciences politiques du courant « néo-institutionnaliste » - étiquette certes rapide, que certains pourront discuter - qui traverse l’histoire, la sociologie ou l’économie (Hall et Taylor, 1995). Une certaine unité - ce numéro sera l’occasion de la confirmer ou de l’infirmer - semble donc se dégager des travaux actuels qui revendiquent la pertinence du concept d’institution. 

Ces recherches montrent comment les institutions peuvent être pensées comme des « processus » qui, certes, contraignent les actions, mais évoluent aussi sans cesse en fonction des stratégies des agents, de leur rapport réflexif aux règles, de leurs capacités critiques. La pensée des institutions s’est en quelque sorte déplacée vers la marge de manœuvre dont les acteurs disposent par rapport aux normes, vers des pratiques individuelles jusqu’ici masquées par l’ordre régulateur ou « fonctionnel » que les sciences humaines tâchaient d’expliquer. Par exemple, la nouvelle économie institutionnelle, fondée sur un « individualisme méthodologique » fort, considère les institutions comme des dispositifs créés par les agents afin de résoudre les problèmes posés par les coûts de transaction et le manque de coordination. Dans d’autres travaux, le recours à la « théorie des jeux » favorise l’analyse des processus d’interaction qui conduisent à l’émergence d’une institution, tout en préservant l’analyse des contraintes que les institutions exercent en retour sur les individus. Les sciences sociales quant à elles mènent une réflexion conséquente sur ce qui « oblige » l’individu, ou « cadre » son action. Une utilisation interactionniste du concept d’institution ou une approche pragmatiste des règles contribuent en effet à réduire la lancinante opposition entre individu et institution. 

La question n’est plus seulement de savoir si les institutions « pensent », mais de comprendre comment elle émergent et se métamorphosent, d’où elles peuvent tirer leur légitimité, et ce qu’on en fait. Nous posons donc aux auteurs potentiels une série de questions que nous avons tenté de regrouper en sept axes de recherche.

1. Comment décrire les institutions ?
Conventions, normes, règles, ou représentations, ont sans doute une « capacité » instituante. Encore faut-il pouvoir décrire cette capacité. On touche là à l’enjeu épistémologique de ce numéro : que doit-on décrire lorsqu’on veut décrire une institution ? Le billet de banque ? Le contrat d’échange ? Un texte légiférant le droit de propriété ? La connaissance, à la fois individuelle et partagée, mentale et corporelle, des règles de vie en société ? A quelle échelle peut-on repérer les traces d’institutionnalité ou de formation, même embryonnaire, d’une institution ?
Par exemple, les « conventions » ne peuvent, a priori, être comptées comme institutions, puisqu’il s’agit de motifs contraignants de l’action beaucoup moins rigides que ne le sont les « institutions ». Est-ce à dire que seules les contraintes les plus formelles, juridiques pour le dire vite, peuvent faire l’objet d’une approche « institutionnaliste » ?
Veillons néanmoins à ne pas donner une acception trop large au concept d’« institution », car il existe des régimes de normativité ou des instants de socialisation qui ne nécessitent peut-être pas son utilisation. 

2. Qu’est-ce qu’instituer ?
Si nous recherchons les traces descriptibles d’institutionnalité, nous pouvons suggérer deux options théoriques qui font écho au problème de l’institutionnalisation. Soit les normes juridiques ou les règles de l’action manifestent l’« Institution », au même titre que l’uniforme du policier symbolise l’existence d’une autorité chargée de maintenir l’ordre public. Une telle approche suppose l’existence d’une instance productrice et fixatrice de normes, et pose inévitablement les questions : qui institue ? d’où viennent les lois ?
Soit, les normes, les règles, mais aussi les opérations de catégorisation, de classification, et de qualification, qui suscitent l’intérêt tant des démographes que des sociologues depuis une trentaine d’années au moins, génèrent les institutions. Elles sous-tendent les structures institutionnelles et leur permettent de se maintenir. Mais classer ou « qualifier » un fait, est-ce automatiquement l’institutionnaliser (Desrosières, 1993) ? Une « qualification » juridique, par exemple, ne porte a priori aucune charge prescriptive. Dans ce cas, comment expliquer le passage d’une simple opération descriptive à la mise en place d’une véritable normativité (Cayla, 1993) ?
Pour parler du droit, on pourra interroger, dans ce numéro, les manières dont il institue, et pour combien de temps. Mais la même question concerne les rites, les symboles et plus largement les représentations (politiques, artistiques). Dans quelle mesure sont-ils instituants (Bourdieu, 2001) ? Comment articuler par exemple les moments de mise en scène du pouvoir - on pense aux entrées royales, dont l’interprétation est aujourd’hui à nouveau débattue parmi les historiens modernistes - et l’institutionnalisation des liens politiques - entre roi et sujets en l’occurrence ?
 
Cette série d’interrogations peut se résumer à deux grands questionnements, classiques.

3. L’un concerne la nature et les effets d’une règle. « Comment peut-on suivre une règle ? » (Wittgenstein, Recherches Philosophiques, VI, §38) constitue l’une des questions philosophiques majeures du XXème siècle qui rejoint les enjeux de ce numéro : comment s’établit une règle ? Et surtout, peut-on réduire un comportement au suivi d’une règle ? Accrochée à cette question de la règle, la réflexion sur les institutions implique de se demander si les individus, loin de manifester uniquement des capacités mentales singulières, véhiculent également des manières de penser communes, une « intentionnalité collective » (Searle, 1998), ou « des institutions de sens formant ce qu’on appelle un esprit objectif » (Descombes, 1996).
 
4. L’autre grand questionnement concerne la légitimité des institutions. Qu’est-ce qui garantit la conformité à une norme ? Dans la lignée de Weber et de ses analyses de la bureaucratie occidentale, on peut s’interroger sur la légitimité des institutions. Le fait d’instituer consiste certes à exercer une contrainte par autorité « morale ». Néanmoins, son efficacité dépend bel et bien de sa légitimité et par là même de la croyance que placent les individus dans le droit et dans la capacité de l’institution à normaliser les rapports sociaux. Aujourd’hui peut-être est-il temps de revenir à ce qui fait émerger les institutions, à ce qui leur confère légitimité et autorité, en somme de revenir au substrat du « phénomène institutionnel » : « pourquoi des institutions ? » (Legendre, 2005).

5. Comment les institutions changent-elles ?
Dans la filiation de renouveaux théoriques puissants en économie, en philosophie, en sciences politiques, et en sciences sociales, nous nous attachons, avec ce numéro, aux processus d’institutionnalisation, bien plus qu’aux institutions entendues comme des structures figées, consolidées, rigidifiées. Une théorie pertinente des institutions « se doit de privilégier la dynamique » (Granovetter, 1991). Il est même parfois judicieux de considérer les institutions comme des « processus endogènes » (Greif, 2006). Les travaux issus de « l’école de la régulation » ou de la « théorie critique » accordent eux aussi une place importante au changement institutionnel en tant qu’il découle de crises, ou de luttes pour la reconnaissance qui rendent possible les formes de vie auxquelles les acteurs aspirent.
Les enquêtes monographiques récentes menées sur les administrations d’État, les entreprises, les institutions « totales », ont, pour certaines, montré combien il est nécessaire d’aborder ces problèmes cruciaux : comment les institutions émergent-elles, se modifient-elles, s’effritent-elles ? Ce qui importe n’est pas tant la solidité de ces structures que ce qui permet à ces structures de détenir, pour une durée indéterminée le plus souvent, une capacité à « qualifier », édicter des règles, fixer des normes, ou coordonner les actions. On peut donc attendre de toute analyse des institutions qu’elle puisse en expliquer tant la stabilité - et leur force coercitive - que le changement.

6. Impacts des institutions.
A une échelle « macrosociale », on peut se demander quel impact les institutions ont sur la société : quelles institutions favorisent la cohésion sociale ? Quelles sont celles qui favorisent la croissance économique, quelles sont celles qui génèrent des inégalités (Rodrik, 2008) ? Y a t il des institutions plus « justes » que d’autres ? Tout en évitant les écueils du fonctionnalisme, il convient de se demander dans quelle mesure on peut défendre une approche « réaliste » des institutions qui tend à évaluer les effets de celles-ci sur la société. Autrement dit, est-il possible d’étudier le rôle des institutions sans céder à une conception organique du social ? Toute la difficulté d’une telle approche est d’éviter de considérer les institutions comme de simples entités exogènes, et donc de faire varier les échelles pour expliquer conjointement la dynamique interne d’une institution et ses conséquences externes. 
Dans le domaine des études littéraires, on s’est interrogé sur la manière dont les « institutions littéraires » (cours, salons, mécénats, sociétés savantes et République des Lettres) déterminent les façons d’écrire, de produire des œuvres et de les lire (Viala, 1985). Autrement dit, par quels procédés assignent-elles de la valeur à une œuvre littéraire et le statut d’œuvre d’art à un objet ? Les « théories institutionnelles de l’art » considèrent quant à elles les institutions comme une condition constitutive de la possibilité et de la visibilité des œuvres d’art.

7- Les institutions : entre politique et critique.
L’étymologie même des « institutions » nous rappelle qu’elles sont aussi les lieux du politique. L’anthropologie se ressaisit aujourd’hui de cette définition en expliquant la manière dont l’institution politique se déploie selon différents registres : affectif, symbolique, intellectuel, pratique. Mais le concept même d’institutions peut s’avérer trompeur : selon Foucault, les institutions masquent totalement la réalité historique et ontologique des rapports de pouvoir. Il invite donc à « se décentrer par rapport à la problématique de l’institution, à ce qu’on pourrait appeler l’institutionalocentrisme », pour faire émerger ce que cache parfois l’institution, qu’il s’agisse des rapports de pouvoir, des modes de subjectivation ou encore de la coordination des actions. L’étude de la « gouvernementalité » doit « passer derrière l’institution pour essayer de retrouver derrière elle et plus globalement qu’elle, en gros ce qu’on peut appeler une technologie de pouvoir [...], passer hors de l’institution pour lui substituer le point de vue global de la technologie de pouvoir » (Foucault, 2004, p. 120-121). Sans forcément partager l’anti-institutionnalisme de Foucault, nous appelons à des approches descriptives et empiriques qui tâchent de se glisser dans les pas des individus qui vivent au coeur des institutions, qui jouent avec et contre, qui les font et les défont. Le concept d’institutions n’est pas forcément inutile pour expliquer et comprendre les stratégies individuelles visant à les subvertir, les critiquer, en somme à les « contourner ».
 
Bibliographie indicative :

Abelès Marc, 2005, « Itinéraires en anthropologie politique », Anthropologie et Sociétés , Volume 29, numéro 1, p. 183-204.
Acemoglu Daron, Johnson Simon et Robinson James, 2002, « Reversal of Fortune : Geography and Institutions in the Making of the Modern World Income Distribution », Quarterly Journal of Economics, November, Vol. 117, No. 4, p. 1231-1294.
Amable Bruno, 2005, Les cinq capitalismes : diversite des sytèmes économiques et sociaux dans la mondialisation, Le Seuil, Paris.
Amable Bruno et Stefano Palombarini, 2005, L’économie politique n’est pas une science morale, Raisons d’Agir, Paris.
Boltanski Luc, « Institutions et critique sociale. Une approche pragmatique de la domination », in Présent et futurs de la critique, Tracés. Hors-Série, novembre 2008, à paraître.
Bourdieu Pierre, 2001, « Les rites d’institution », in Langage et pouvoir symbolique, Seuil, Collection Points-Essais.
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Crozier Michel, Friedberg Erhard, 1977, L’acteur et le système. Les contraintes de l’action collective, Paris, Seuil.
De Munck Jean, 1998, « L’institution selon John Searle », Institutions et conventions. La réflexivité de l’action économique, sous la dir. de R. Chalais, E. Chatel, D. Rivaud-Danset, Raisons pratiques, Editions de l’EHESS, p. 173-198.
Descombes Vincent, 1996, Les Institutions du sens, Paris, Minuit.
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Durkheim Emile, 1988, Les règles de la méthode sociologique, Paris, Flammarion.
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Hall Peter et Soskice David, eds., 2001, Varieties of capitalism : the institutional foundations of comparative advantage. Oxford University Press.
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Orléan, André, ed, 2004, Analyse economique des conventions, Paris, PUF.
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Viala Alain, 1985, Les institutions littéraires en France au XVIIe siècle, Lille, ART.

Nous le rappelons à chaque numéro : l’appel à contribution n’a en aucun cas valeur d’obligation. Il a simplement vocation à suggérer aux rédacteurs potentiels quelques pistes générales de réflexion, à leur rappeler également que la revue Tracés attend un propos analytique et argumenté.
Nous avons choisi de distinguer deux rubriques au sein des articles : une rubrique « analyses » et une rubrique « enquête ». Cette distinction a pour but de clarifier la démarche de l’article, étant entendu que la présentation de l’argumentation et les exigences de recevabilité ne sont pas les mêmes quand il s’agit d’un article seulement théorique ou quand il s’agit d’un article provenant d’une étude empirique.

« Analyses » :
Cette rubrique regroupe des articles théoriques articulés autour d’un problème général, directement relié au thème du numéro. Les contributions doivent donc absolument comprendre une bibliographie appuyant la thèse centrale et permettant de justifier un ancrage théorique clairement annoncé. Devront de plus apparaître dans la proposition, de façon explicite, la thèse défendue et son lien direct avec le thème, les étapes de l’argumentation et un positionnement par rapport au traitement du même thème dans d’autres disciplines. Ces articles peuvent aussi bien être des commentaires de l’œuvre d’un auteur en particulier, que des travaux d’histoire de « seconde main », par exemple.

« Enquêtes » :
Cette rubrique attend des contributions empiriques. Il est donc impératif de préciser le terrain qui fonde l’argumentation. Par exemple, dans un article d’histoire appuyé sur des sources, il est nécessaire de présenter le corpus. La méthode employée, à la fois pour recueillir et interpréter les données, devra aussi être justifiée. Par exemple, qu’apporte une méthode qualitative au traitement du problème, par rapport à une méthode quantitative ? Le choix d’une méthode va souvent de pair avec un ancrage théorique. L’articulation entre ces deux dimensions devra aussi apparaître. Ces contraintes ne doivent pas conduire à un simple exposé monographique. La contribution devra clairement rattacher le terrain au thème du numéro, en annonçant la thèse générale que permet d’énoncer le travail empirique.

« Notes » :
Nous retenons au moins trois types de contributions : les recensions de parutions récentes, des notes critiques sur un ouvrage en particulier ou sur une controverse scientifique, la mise en lumière de travaux méconnus en France. Les recensions d’ouvrages publiés hors de France sont naturellement bienvenues.

« Entretiens » :
Les contributeurs qui souhaiteraient réaliser un entretien sont invités à prendre contact directement avec le comité de rédaction (redactraces@ens-lsh.fr).

Il est donc demandé aux contributeurs de bien préciser pour quelle rubrique l’article est proposé.
NB : L’insertion d’images et de supports iconographiques est possible dans un nombre limité (Précisez-le dans votre déclaration d’intention)

Les rédacteurs devront envoyer leur contribution (30 000 signes pour les articles, et jusqu’à 15 000 signes pour les notes ; le nombre de signes inclut les espaces et les notes mais pas la bibliographie) avant le 28 février 2009 à l’adresse suivante : redactraces@ens-lsh.fr.
Les rédacteurs doivent informer préalablement le comité de rédaction de Tracés de leur projet par courrier électronique en indiquant le titre de leur contribution, la rubrique dans laquelle ils le proposent, ainsi qu’un bref résumé du propos.

Note de la rédaction
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