Après dix millénaires de vie commune, notre relation avec les animaux domestiques dans les sociétés industrielles ne va, semble-t-il, plus de soi. Essentiellement décrite par les philosophes et les anthropologues en termes d’appropriation et d’exploitation, elle serait depuis son origine empreinte d’une indéfectible violence, ce qui la condamnerait inévitablement. Pourtant, n’y a-t-il pas au coeur de notre relation avec les animaux domestiques autre chose que de la violence ? Peut-on envisager de re-considérer nos rapports avec les bêtes en accord avec les sensibilités contemporaines ? Nous partirons de l’hypothèse que ce qui caractérise nos relations avec les animaux domestiques, c’est le travail. C’est pourquoi nous interrogerons la corrida en tant que rapport historique de travail avec les taureaux...
En favorisant la rencontre -de bonne volonté- entre professionnels de la tauromachie, opposants à la violence envers les animaux, éleveurs, chercheurs de différentes disciplines et participants de divers horizons, notre objectif est de questionner, dans le respect de la parole de l’interlocuteur, la place de la mort dans le travail tauromachique et plus largement la place de la souffrance et de la mort dans le travail avec les animaux, et dans le travail tout court. Contrairement à ce qui a pu être interrogé dans de nombreux colloques sur la tauromachie, notre point de vue est donc celui du travail. Qu’apporte la mort au travail ? A l’art tauromachique ? Peut-on toréer sans la mort ? A quelles conditions ? Quel est le ressort des différences entre pays ? La tauromachie peut-elle perdurer sans changer ?
Programme du colloque sur le site internet :