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Une vie de cochon

Un ouvrage de Jocelyne Porcher et Christine Tribondeau (La Découverte, 2008)

publié le mercredi 1er octobre 2008

Sujets : Alimentation

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Par Frédérique Giraud

Une vie de cochon est un petit ouvrage d’une centaine de pages, co-écrit par Jocelyne Porcher et Christine Tribondeau, qui s’inscrit dans un projet de recherche sur le travail en élevage et l’agriculture durable (INRA-SAD/CNAM-LPTA) dirigé par Jocelyne Porcher. Mais sa lecture vous en éloigne à première vue. L’ouvrage prend en effet la forme d’une nouvelle. C’est l’histoire d’une petite fille Solenn, qui le mercredi après-midi, après son cours de tennis, rejoint sa maman Morgane, qui travaille dans une porcherie de huit cent truies. Solenn aime beaucoup s’occuper des bêtes. A travers l’expérience de Solenn, le lecteur découvre le fonctionnement d’une porcherie industrielle : la difficulté des truies à mettre bas, les portées de 20 à 21 porcelets alors que la truie ne pourra pas tous les nourrir, les adoptions des petits par une autre truie, parfois la contamination, la castration des porcelets, la verraterie...Comme le décrit la petite Solenn, l’élevage de cochons dans la porcherie ne ressemble pas du tout à l’élevage de chèvres que tient la maman de son copain Julien. Les chèvres, elles, sont élevées à l’extérieur, elles ont toutes un nom, même si l’élevage est important, alors que les cochons n’ont qu’un numéro. Les chèvres prennent leur retraite chez la maman de Julien, après des années de bons et loyaux services, les chèvres peuvent se reposer, alors que les cochons vont à l’abattoir. La petite Solenn aimerait bien que les cochons soient élevés comme les chèvres. La confrontation de ces deux modes d’élevage lui fait de la peine. « Quand on va conduire le troupeau avec Julien, on est là avec les chèvres qui nous suivent, qui gambadent, qui font des cabrioles, qui nous embêtent pour jouer, c’est vrai qu’on est rudement bien [...] Je voudrais que ce soit comme avec les truies. Qu’on puisse les emmener pâturer » [1]. Solenn a du chagrin que la vie des cochons soit gérée par un ordinateur, surtout lorsque celui-ci décide que la truie 328, surnommée par ses soins Madame, doit partir. Elle est embêtée que la porcherie sente le lisier poisseux plutôt que la paille et le foin. Le problème avec les cochons, comme l’apprend Solenn, c’est que plus ils sont nombreux, plus ils grossissent vite et plus l’éleveur gagne de l’argent. Elle ne trouve pas cela très juste. Le patron de la porcherie ne ressemble pas à une personne travaillant à la ferme, habillé en costume-cravate, il est toujours au téléphone, va souvent en réunion et est toujours pressé. Les seules fois où il vient à la porcherie, c’est pour discuter des résultats.

Une vie de cochon se lit à plusieurs niveaux. Il y a d’abord, celui de l’histoire de Solenn, de sa maman et des cochons qu’elle aime bien. Ce livre peut aussi être l’occasion de découvrir l’élevage de cochon en lui-même, un lexique de plusieurs pages accompagne la lecture et la compréhension des mots signalés par un astérisque. Mais au-delà, on peut lire surtout dans ce livre une critique de l’agriculture industrielle, des méthodes d’élevage. Tout le travail est organisé à l’avance : le lundi et le mardi, ce sont les inséminations, le mercredi, les porcelets sont soignés, castrés..., le jeudi, les porcelets sont sevrés, les truies sont amenées en verraterie et on procède au lavage au Karcher, le vendredi, de nouvelles truies entrent en maternité. Ce qui est dénoncé à travers le regard sensible d’une enfant, c’est la volonté d’être compétitif, de baisser les prix et de produire plus. « Le patron, tous les mois, il apporte un journal qui s’appelle Porc Magazine. Il y a plein de chiffres dedans. On comprend que c’est ça qui est important. Et puis le mot “compétitivité”, car il est dans presque tous les articles. » (p. 56)

NOTES

[1Une vie de cochon, p 60

Note de la rédaction

À lire aussi dans la rubrique "Lectures"

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