Dans l’univers foisonnant des études consacrées aux mobilités contemporaines, les « voyages des racines » enrichissent désormais la nomenclature des pratiques circulatoires. Ces traversées engagées par des individus issus de migrations plus ou moins anciennes qui parcourent des espaces construits comme « terres des ancêtres » revêtent des formes multiples. Enchantées ou désenchantées, elles acquièrent une pluralité de significations intimes et publiques. Elles s’énoncent dans le langage du pèlerinage, de la commémoration ou des retrouvailles familiales. Elles peuvent également se dire comme validation d’une réussite sociale, réalisation de soi et/ou loisir. Mais où sont finalement les racines, quand, pour citer l’un de ces voyageurs, le pays du revenir « est devenu élastique » ?
Sommaire
Voyages des racines, sous la responsabilité de Antonela Capelle-Pogacean
Imaginaires, pratiques et politiques du revenir, par Antonela Capelle-Pogacean
Rituel et mémoire au Ghana : les usages politiques de la diaspora, par Bayo Holsey
Voyages en identités. Les espaces-temps de l’appartenance des Turcs de Bulgarie installés en Turquie, par Nadège Ragaru
« Amère patrie. » Une note sur le retour des pieds-noirs en Algérie, par Éric Savarese
Varia
La dialectique des terrorismes en Inde depuis 2001 : la « main de l’étranger », les islamistes et les nationalistes hindous, par Christophe Jaffrelot
Définir Al-Qaida, par Jean-Pierre Filiu
L’ethnicisation du champ éducatif religieux en Israël : l’exemple de Petah-Tikva, par Aurélia Smotriez
Lectures
John Hope Franklin, historien des Noirs américains (Pap Ndiaye)
Kalte Heimat. Die Geschichte der deutschen Vertriebenen nach 1945 (Froide patrie. L’histoire des expulsés allemands après 1945) de Andreas Kossert(Catherine Perron)
Compter et classer : histoire des recensements américains de Paul Schor(Morgane Labbé)
Fatal Misconception : The Struggle to Control World Population de Matthew Connelly (Jacques Véron)